La grande trilogie de la vie: l'eau (1)

 Où l’on apprend le rôle de Corentin durant la

procession

Ce jour là, ils partent cinq cent et espèrent se retrouver bien plus en arrivant au port. Mais le ciel a décidé d’être noir. Des nuages ventripotents et sombres bouillonnent comme marmite du diable. De temps à autre, d’énormes éclairs font rougeoyer la nuit. Il pleut tellement qu’immédiatement la moindre veste devient loque humide, le moindre imperméable, lambeau dégoulinant. Les parapluies dégueulent comme ces gargouilles aux visages tordus qu’on voit aux cathédrales. La rue n’est plus qu’un fleuve tropical coulant sur toute la largeur et ne laissant aucune chance aux rares piétons.

« Je crois bien que l’on a été entendu par le Ciel, dit l’abbé Mousse à voix basse. Cette messe pour mettre fin à la sécheresse semble avoir assez bien fonctionné. Bientôt, il va falloir rentrer Corentin et sortir Yves, pour qu’il fasse cesser ce déluge et tarir ces débordements. Vraiment, ces temps-ci, on ne sait plus à quel saint se vouer ». Il était toujours prisonnier de ses idées étroites et canalisées, dont jamais la moindre écume rebelle ne déborderait pour venir fertiliser les champs du possible.

   ....à suivre